Elle plaignait celles qui n’en avaient pas ou si peu,
dans l’impossibilité d’offrir l’essentiel de leur féminité au regard de l’homme.
Elle, en avait de très beaux, lourds de générosité,
souples et fermes sous la main experte.
Elle en était fière et faisait tourner les têtes et le monde autour d’eux.
Un profond sillon s’enfouissait dans l’au-delà,
on n’en découvrait que la naissance déjà très prometteuse.
Un tulle transparent bordé d’une dentelle noire
contrastait avec leur blancheur nacrée, rosissante à la moindre émotion.
Un jour, trop pressée pour s’attarder dans les piles de lingerie,
broderies et rubans confondus, elle était partie comme ça,
sans rien mettre en-dessous.
Son tee shirt léger ne montrait pas mais évoquait
deux merveilleuses collines que des mains rêvaient d’escalader,
se promenant sur des pentes vertigineuses à faire perdre pieds.
C’était encore pire que si l’on avait tout vu.
Les yeux se posaient et l’imagination se mettait à galoper,
à la dévêtir, à la caresser, à la pétrir.
D’un geste rapide, elle couvrit son décolleté trop accueillant
d’un carré de soie tiré de son sac.
Maintenant, elle pouvait courir,
elle se sentait protégée de ce charme trop tapageur
qui rendait les hommes fous et les femmes jalouses.
Dans sa course, elle les sentait bouger, indomptables.
Valérie-Anne W.