Vide
12 juin 2005
Tout me rappelle Toi.
Ce vide qui me creuse, me serre la gorge, me pince en s’insinuant partout.
Végétal
13 juin 2005
J’ai semé des mots sur une feuille vierge, arrosés par mes larmes, ils sont devenus des phrases.
Dans la noirceur de mes nuits blanches, ils se sont étoffés, leurs profondes et solides racines plantées en plein cœur, ils poussaient, couvraient les feuilles de regrets, montaient en graines qui n’auraient pas le courage d’être autres que stériles.
Pas l’ombre de l’interdit.
Pas la marque d’un remords.
Je récoltais un panier lourd de regrets.
J’aurais voulu être le tournesol cherchant la lumière et les promesses du soleil.
Je n’étais que la belle de nuit qui s’ouvre dans le noir, ignorée de tous, solitaire et délaissée.
J’étais le lierre, sans arbre, ne sachant où s’accrocher pour vivre.
La liane qui rampe, sans rien à entourer de ses bras.
L’herbe folle qui ploie et plie sous la brise.
La fleur qui s’étiole abandonnée par son jardinier.
La plante fragile sans tuteur pour l’orienter et la soutenir.
Mes pensées vont vers Toi.
En moi, tu as semé
des idées généreuses, de l’amour, une amitié sincère, la tolérance et la justice,
des notes de musique, de la poésie dans les jours gris, de l’espoir dans les jours noirs.
En pleine nuit sans sommeil, tu es présent, je dois te dire, te lire, t’écrire pour que tu saches.
Que toute cela sorte comme un fleuve en crue.
Que les mots envahissent mon cahier.
Je pars à la dérive, les flots m’emportent,
Echouée sur la rive, noyée de chagrin.
Impossible de lutter contre ces eaux ravageuses dont le sel ravine mon visage.
Valérie-Anne W.