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Fleur des Sables

Fleur des Sables

Ecriture - Poésie - Carnets de voyages


Un an et un jour

Publié par Lelie des Sables sur 21 Octobre 2006, 11:14am

Catégories : #Jardin des Souvenirs

 

Il y a des dates, plus on s’en approche, plus cela fait mal. La lune me fait face, ronde, voluptueuse.

Daniel ?

Je vois ta bouche, qu’est-ce que tu dis ? " le bonheur " ? et toi là-haut, ça va ?

Daniel !

M’abandonne pas.

Elle prend la forme d’un visage, le tien ; deux yeux, un nez, une bouche qui murmure, je la vois bouger… ton air triste, c’est bien toi.

Merci d’être venu me voir, j’aurais tant de choses à te dire, tu aurais pu me donner tant de conseils. Et N. ? j’avais envie de lui envoyer un petit message, j’espère qu’elle n’a pas changé d’adresse. Ca va toi ? Oui ? J’te manque ?

Toi aussi.

Dimanche dernier, j’ai eu une énorme pensée et des regrets à ne plus les contenir, ils se sont déversés en mots, en larmes, en bleus.

Il y a un an, cela tombait un samedi, A. et B. dînaient à la maison. On a parlé de toi. Je leur disais que tu m’avais demandé avec insistance de venir te voir. J’avais trouvé des raisons pour ne pas y aller, je pensais tellement que tu allais sortir vite et qu’on irait plutôt prendre un pot à une terrasse parisienne à l’aube de l’été. Tu n’avais pas de papier pour écrire, tu voulais surtout que je vienne avec des disques, de mon choix - sauf du classique - J’ai pas compris - pas voulu comprendre -.

On a passé une bonne soirée avec A., tu étais à 3 stations de bus de chez moi. Val d’Or !…

et puis ça n’a plus sonné, ta ligne était basculée sur le standard, toi aussi tu avais basculé, m’entraînant dans ta fuite dans un gouffre de vide, un entonnoir tout noir.

et puis il y eut la petite voix de C., quelques mots pour m’annoncer que c’était fini… moi, je répétais non c’est pas possible, c’est pas vrai

La disparition d’un ami ça ne peut jamais être vrai, jamais possible. Effondrée, anéantie, je n’avais pas compris ton cri et ton adieu. Pardon Daniel, pardon de toute mon âme. J’aurai tant voulu t’accompagner, te tenir la main, être là, près de toi. Ton absence est la pire des punitions.

Je suis redevenue boulimique, je comble l’absence comme il y a un an à la soirée de notre atelier, le soir où tu nous as quittés sur un fond de musique rock, ma main droite effleurant le bois qui t’enfermait, mes yeux ne voyaient plus, j’avais tellement mal.

             A. a lu ton texte. Emotion contenue.

J’avais passé une après-midi à faire les montages de mes textes et photos. Au début, je ne voulais plus participer, plus rien n’avait d’importance, ton départ m’a vidée de toute substance. Chaque pas était mécanique. Je me suis décidée pour toi, rien que pour toi qui avais investi corps et âme dans cet atelier et cette soirée. Je voulais te faire honneur, ne pas te décevoir, continuer ton action.

Tu vois maintenant je suis dans le social et les assos ! tu imagines ? en ta mémoire Daniel… tu as su me convaincre malgré les apparences.

J’ai dû manger 30 ou 40 petits fours ce soir-là, un besoin insatiable de combler mon ventre. Impossible de me freiner.

Daniel, tu m’entends, là ?

Quand je pense que tu es venu le soir de mon anniversaire juste au moment où j’ai entendu sa voix à la télé. Incroyable, un cadeau d’amour.

Et tu es apparu à la porte. Depuis la semaine dernière, j’écoute Trampin’ et je revis l’instant magique, l’ambiance, la chaleur de la salle et cette petite pluie fine et tiède au dehors… un silence lourd qui bat à mes oreilles, la rue aux pavés luisants. Le Bataclan, un grand moment.

Bon, je te laisse, pas le temps de t’en dire plus ce soir…

 

Valérie-Anne W.

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